Par la rédaction
Le jeune entrepreneur au coeur retentissant et soucieux des difficultés qui rongent les personnes vivant avec handicap, Yannick Katanga, séjourne à Kinshasa pour le compte du grand défilé de mode » Albi fashion day à pullman Hôtel. Adulé et très déterminé dans l’organisation de ses événements de marque, le jeune Lushois s’est livré en exclusivité au micro de Lintervieweur.cd pour parler de ses réalisations et celles des albinos ou encore sur le grand défilé de mode » Albi fashion day :
On a lu sur la toile, la tenue du grand défilé de mode à Pullman Hôtel de Kinshasa, dénommé Albi fashion day, c’est quoi l’importance de cet événement ?
L’importance de cet événement s’inscrit dans le cadre de sensibilisation sur l’inclusion sociale de toute catégorie de personnes, très particulièrement les albinos à s’intégrer dans la société, mais aussi à sensibiliser toutes les personnes vivant avec albinisme dans la société.
En dépit de cette sensibilisation, quel message apportez-vous à cette catégorie de personnes ?
Le deuxième volet de cet événement, vise à sensibiliser les albinos et leurs familles que nous sommes sur comment se protéger contre les rayons solaires et ultraviolets nocifs qui sont à la base du cancer de la peau où nous nous disons que l’ennemi N°1 des albinos en dehors des discriminations et toute forme de préjugés qui existent déjà. Et cet événement, c’est au niveau de la mode où nous pensons que être habillé conséquemment pour un albinos, ça lui permet de se protéger contre le soleil.
D’où vous est venu l’idée de remédier aux problèmes des albinos ?
Pour la petite histoire, c’est en 2015 que je me suis lancé dans la communication événementielle, avec le tout premier événement qu’on a réalisé à Lubumbashi « MISS MUNTU », c’était un événement de mode où nous avons réuni des jeunes de différents types. Mais curieusement dans tous ces événements, une catégorie de personnes était pratiquement pas visible, c’était des personnes vivant avec handicap et celles vivant avec albinisme. Ils ne se présentaient ni au casting, pire encore au niveau de la salle, ils achetaient même pas des billets. Ils étaient carrément exclus.
Avez-vous déjà été contactés par certains partenaires internationaux, mécènes ou sponsors depuis que vous avez commencé cette initiative ?
En 2016, on nous a invité par l’organisation mondiale des personnes vivant avec handicap ( OMPH), qui nous a demandé de travailler sur un projet dans le cadre de la journée internationale des personnes vivant avec handicap, le 3 décembre de chaque année et nous avons fait un handiWeek, qui était un événement pour montrer à la face du monde les réalisations des personnes vivant avec handicap,( les acteurs, les artistes, les couturiers et toute catégorie de personnes). De là est sorti une observation qui se passe au niveau de la mode où carrément les créateurs de mode, stylistes, modélistes oublie une catégorie de personnes quand ils concevaient des habits. Je vous donne un exemple, celui d’une personne dont l’une de ses jambes serait ôtée, si on lui fait un pantalon de deux jambes, c’est comme si on a oublié la réalité de son corps. Alors, mieux vaut créer des habits qui s’adaptent à leurs corps. C’est de là que nous est venu l’idée de créer notre association »Handimode », qui avait connu comme premier événement » Handimode day » à L’hypnose de Lubumbashi, avec comme seul objectif de piétiner les préjugés, revendiquer une mode pour tous , réduire la pauvreté dans le chef des handicapés.
Que pensez-vous de tout ce qui se dit autour de l’albinisme en Afrique ?
En Afrique, la personne Albinos est jugée de beaucoup des discriminations dûes aux préjugés et aux mauvaises informations sur la question, jusqu’à présent certains africains on a toujours tendance à des propos tel que l’albinos ne meurt pas, quand tu vas à la toilette, tu vas le rencontrer et cela a fait que les personnes sur cette terre rejettent toutes les propositions sur les albinos.
Comment faire pour cette catégorie de personnes à se sentir fière d’elle-même ?
En organisant ce genre d’activités où les Albinos et les non Albinos se retrouvent ensemble aux mêmes pieds d’égalité ça permet aux deux catégories des personnes de comprendre d’une manière pratique qu’il n’ya pas des différences , il ya donc lieu de se faire confiance et évoluer ensemble.
Les albinos, tout en étant rejetés du reste de la population et ne sont souvent pas acceptés dans des entreprises, parce qu’ils sont albinos et pour se protéger, ils sont sensés s’acheter une crème solaire qui se vend à 30$ au niveau de Lubumbashi, pour quelqu’un qui ne travaille pas comment voulez-vous qu’il trouve de l’argent pour payer cette pommade? Ça devient un problème sérieux car chaque année on enregistre des morts dûs au cancer de peau.
En organisant tous ces événements, que gagnez-vous en retour ?
Jusque-là, y’a pas de retour en terme de financements pouvant résoudre nos problèmes. Le retour de ce que nous faisons et ce qui nous intéresse c’est de voir deux ou trois noms de personnes vivant avec handicap ou albinisme reconnues d’une manière, qui sont vues d’un autre regard. Ça c’est ce que je peux appeler gagner.
Qu’avez-vous prévu au menu pour le défilé de mode dénommé « Albi fashion day » ?
Au menu, nous avons un défilé de mode inclusive, ça c’est l’élément phare de l’événement on va voir défiler plus de trente personnes qui sont albinos et non albinos sur un même podium, avec des stylistes qui ont essayé de révolutionner la mode sur le plan vestimentaire des albinos qui les protègent contre les rayons de soleil et s’en suivra d’un cocktail aux invités VIP qui vont participer à l’événement, il y’a aussi une sortie »l’art de fil » des jeunes artistes de Kinshasa à travers les mannequins qui essayeront de vendre aux enchères, aux invités.
Votre mot de la fin aux autorités qui semblent ne pas être au courant des préjugés que subissent les albinos ?
Notre pays a 80 millions d’habitants ou plus des congolais, parmi eux, y’a des albinos, des handicapés et différents types de personnes. Que les autorités accordent une attention particulière pas seulement aux congolais des parents riches mais à toute catégorie de personnes, particulièrement les albinos. Les albinos sont très vulnérables.
Propos recueillis par Joseph Tshibanda