Ambiance de crise au Vatican en cette fête de Noël après la «déclaration», lundi, du dicastère pour la Doctrine de la foi, ouvrant la possibilité pour des prêtres catholiques de bénir des couples homosexuels. L’annonce a provoqué une «bronca» sans précédent dans l’histoire récente de l’Église.
Même s’il ne s’agit pas d’une bénédiction sacramentelle, mais informelle, la communauté catholique se divise et s’interroge sur les contradictions du Vatican sur cette question.
Les choses sont finalement dites, l’Église catholique va bénir des couples homosexuels. Un choc à l’échelle planétaire, même s’il ne s’agit pas d’une bénédiction sacramentelle ou liturgique mais d’une bénédiction informelle. Elle a été autorisée par une «déclaration» du dicastère pour la Doctrine de la foi, publiée lundi 18 décembre 2023.
« Il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples du même sexe», mais cela ne doit pas «être fixé rituellement par des autorités ecclésiales».
La plus haute autorité romaine en matière de doctrine de l’Église suggère que le prêtre se contente d’une «courte prière» avant de donner une «bénédiction spontanée» où il invoquera pour ce couple «la paix, la santé, l’esprit de patience, de dialogue et d’entraide» mais aussi «la lumière et la force de Dieu pour pouvoir accomplir sa volonté».
«Le pape invente le pacs»
Il ne sera pas davantage question de passer à la mairie avant d’entrer à l’Église: cette bénédiction ne sera «jamais accomplie en même temps que les rites civils…
La Cenco a-t-elle dédainié la décision papale ?
À Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, le pays le plus catholique du continent, c’est l’incompréhension. Face à «des sorties de route éthiques et inopportunes de François, le schisme est à nos portes», constate un prêtre jésuite à Goma (est). Même le cardinal Fridolin Ambongo, très proche du Saint-Père a pris ouvertement ses distances.
Le président du symposium des évêques d’Afrique et de Madagascar a écrit à tous les prélats du continent déplorant «une ambiguïté» et entend, dès janvier 2024, «donner des consignes communes» contre l’application de cette recommandation.
À Gombé, quartier administratif de Kinshasa où siège le secrétariat de la Conférence épiscopale nationale du Congo, la CENCO, plusieurs sources concordantes évoquent «une lettre de désapprobation» qui sera adressée au pape «début janvier».
En attendant, l’Eglise d’Afrique semble unanime, pour une fois, contre Fiducia supplicans et les opinions nationales, chrétiennes et civiles, les appellent à travers de nombreux débats dans les médias, «à tenir tête à la hiérarchie» sur le sujet.
Quant à cette question, L’intervieweur congolais tranche de cette manière :
- L’église catholique va perdre beaucoup de fidèles dans les prochains jours;
- Elle sera également attaquée dans tous les sens par les églises protestantes et autres.
- Une probable décision se projette, c’est-à-dire Église catholique africaine, Européenne, américaine…
En somme, si le Pape dans sa chair, veut respecter les rites de ses ancêtres blancs, qu’il respecte au moins nos traditions et cultures africaines.