Par L’intervieweur congolais
Dans quasiment toutes les sociétés ici-bas dans le monde, les
personnalités exemplaires imprègnent les représentations mentales des
peuples et surtout forgent les ambitions et les aspirations des jeunes.
Il en est ainsi au Congo où, dans beaucoup de domaines du savoir, du savoir-faire et du savoir-être,une même interrogation s’impose à ceux-ci : « Où sont
les modèles à suivre ?»
Chez ces jeunes, l’intérêt pourcertaines carrières naît souvent de
l’admiration pour les grands noms de la profession.
Comment, alors, un jeune
Congolais peut-il penser devenir écrivain, philosophe, artiste, astronaute,
médecin, scientifique, capitaine d’industrie, s’il n’a pas de modèles pour lui
montrer que c’est possible et à qui il veut ressembler ? Comment, au jeune âge
où les décisions s’affinent et les ambitions se forment, parvenir à se projeter
dans un futur dont on n’a pas un modèle bien congolais à suivre?
Les
Congolais ont le droit de savoir qu’ils sontcapables de tout, et cette prise de
conscience à l’échelle globale doit passer par la réhabilitation des
personnalités congolaises exemplaires dans l’imaginaire collectif.
Les programmes scolaires, ciment de la culture du plus grand nombre,
ont le devoir d’offrir à tous les élèves, des modèles à suivre comme des moteurs
divers et variés de leur émulation intellectuelle et morale. Il y a là un enjeu: offrir
aux jeunes Congolais des modèles morts ou vivants d’intelligence hors pair, dedroiture mentale irréprochable, de dévouement patriotique héroïque, deconduite publique vertueuse, pour leur donner enfin le droit et l’envie d’oser.
Ainsi, cette réfexion inaugure une série de publications (artices, calendrier, etc.)dont l’objectif est chaque fois de mettre en lumière les personnalités congolaises qui ont eu ou qui ont toujours un parcours inspirant, un parcours qui insuffle la fierté et qui mérite d’être donné aux jeunes congolais comme modèle à suivre.
La réflexion que je propose dans ce numéro inaugural repose d’une part sur l’idée chère à Hérodote, cele de la diversité des trajectoires humaines qu’il est passionnant de connaître pour fixer dans les mémoires ce qui mérite d’y rester, et d’autre part sur le crédo cherà Thucydide, celui de la permanence de la nature humaine, sur laquele il faut réfléchir pour en expliquer et analyser a portée au présent. Elle résulte d’une rencontre aujourd’hui deux fois décennale avec Monsieur Didier Mumengi, dans le cadre de la rédaction de son livre Panda Farnana. Premier universitaire congolais (L’Harmattan, 2005), qui aura été l’occasion qui fit e larron.
1.Les passions de Didier Mumengi illuminent son itinéraire
Pour connaître Didier Mumengi et en finir avec les préjugés à son sujet, un détour sur son chemin intellectuel se révèle une nécessaire autopsie psycho-cognitive de l’homme.
On y découvre notamment: un ascète aux allures d’un esthète, un véritable jumeau, né le 23 mai 1962, qui charrie toujours un état d’être binaire, en s’exposant sans se montrer, en se montrant sans se révéer, cherchant toujours le juste équilibre entre superficialité et profondeur, entre le dandy du dehors et le stylite du dedans… Il est gémellaire même dans ses traits de caractère: homme d’intuition et d’introspection, cultivant concomitamment des pensées de bienveillance et de révolution; air placide proche de l’orgueileux mais d’une agréabilité sans pareil; brillant orateur en public mais d’une timidité quasi maladiveen privé, jetant toute sa force expressivedans sa plume…
Sa carrière politique, que l’on croit glorieuse, n’est en réalité qu’un long martyr ignoré de a foule. Il retient difficilement les larmes quand il parle de ses misères et tourments en politique.
À suivre… !