
Par Élie Anzakuno
Un drame secoue la commune de Bandal, avenue Kasanvu 96, résidence de la famille de la défunte à Kinshasa.
Une jeune fille, répondant au nom de Soniate Mazalu, a tragiquement perdue la vie ce mercredi matin, à la suite d’une non-assistance médicale de la part de sa propre famille, influencée par un faux pasteur, qui est le petit frère de sa maman.

Selon une source familiale, la jeune fille, déjà affaiblie par une chute de tension et une perte de sang, aurait dû être conduite d’urgence à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires.
Mais, sur les conseils d’un certain pasteur Maurice Kalonji, également présenté comme son oncle, la mère de la victime a préféré emmener sa fille au domicile du pasteur, situé à Limete, 4e Rue dont son église se trouve à Yolo pour des séances de prières.

Ce dernier aurait convaincu la famille que l’état de santé de Soniate relevait d’un mal spirituel, et que l’hôpital était « un lieu d’esprits impurs » où les médecins « mettraient les maladies dans les seringues ».
Des propos sans fondement qui ont conduit la famille à retarder la prise en charge médicale de la jeune fille, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Ce cas n’est pas isolé.
D’après des proches, la défunte est la deuxième victime de la même famille décédée dans des circonstances similaires.
Il y a quelques années, une autre fille de la même fratrie aurait perdue la vie après que la famille eut suivi les mêmes instructions de ce même pasteur, au lieu d’un traitement médical.
Cette répétition tragique soulève de sérieuses questions sur la responsabilité morale et spirituelle de certains prédicateurs, qui s’arrogent des compétences médicales au détriment de la vie humaine.
Ce nouveau drame met en lumière un phénomène inquiétant à Kinshasa : de plus en plus de familles, influencées par de faux pasteurs, négligent les soins médicaux au profit des prières dites « de délivrance ».
Une dérive qui coûte chaque année la vie à plusieurs fidèles, victimes de la mauvaise interprétation de la foi et du refus de la médecine moderne.

La mort de Soniate Mazalu est un rappel douloureux de l’importance de l’éducation sanitaire et du discernement religieux.
Les autorités compétentes sont appelées à renforcer le contrôle des églises de réveil et à sensibiliser la population sur la nécessité de consulter les médecins en cas de maladie.
La foi guérit, certes, mais la médecine sauve aussi.
Et parfois, Dieu agit à travers les médecins.
