La tension est à son comble en Tanzanie. Après Madagascar, un autre pays de la SADC s’embrase. Les élections présidentielle et législatives, organisées mercredi sans véritable opposition, ont tourné au drame.
La cheffe de l’État, Samia Suluhu Hassan, 65 ans, candidate à sa propre succession, a verrouillé le jeu politique en écartant ses principaux rivaux. Une manœuvre qui a provoqué la colère d’une partie de la population et déclenché des manifestations d’une rare violence.
Selon le principal parti d’opposition Chadema, environ 700 personnes ont perdu la vie dans les affrontements avec les forces de sécurité à travers le pays.
« Au moment où nous parlons, le nombre de morts à Dar es Salaam avoisine 350, et plus de 200 à Mwanza (nord). En additionnant les autres régions, on atteint près de 700 victimes », a déclaré John Kitoka, porte-parole du parti.
Un bilan que le gouvernement rejette catégoriquement, mais que plusieurs sources diplomatiques jugent « plutôt crédible ». Une source sécuritaire citée par l’AFP évoque également « des centaines de morts ».
Dans le même temps, l’accès à Internet a été restreint sur l’ensemble du territoire, rendant difficile toute vérification indépendante. Le pays, longtemps cité comme modèle de stabilité dans la région, semble désormais plonger dans une crise politique majeure.
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