Par la rédaction

Ça y est ! « La rencontre tant attendue des Ivoiriens vient d’avoir lieu », Un grand moment », pour L’Intelligent d’Abidjan. « Ouattara et Gbagbo tout sourire, comme souvent avant les 3.000 morts de la crise postélectorale de 2010-2011 ».

« Comme de bons vieux amis », titre L’Avenir. Oui, c’étaient des « retrouvailles chaleureuses » confirme Soir Info. En somme, de « belles retrouvailles », résume L’Inter. Pour L’Intelligent d’Abidjan, elles marquent plus largement le « soulagement » et l’« espoir d’un apaisement durable ». Mais, cela, tout de même note le journal, « sur fond d’interrogations et de prudence ». C’est vrai, c’est « un grand pas de franchi, mais le plus dur commence », estime aussi Le Nouveau Réveil.

L’importance des premiers mots

Lors de ces rencontres, les premiers mots sont toujours importants. L’Intelligent fait justement quelques indiscrétions, en livrant ce que « Ouattara et Gbagbo se sont dit au moment des accolades ». Eh bien, en descendant de sa voiture, « Laurent Gbagbo a voulu retirer son masque de protection pour saluer le Président de la République, apprend-on, mais celui-ci lui a lancé gentiment, avec un large sourire « Non, non ! Garde le masque, pour qu’on donne l’exemple » ». Tout un symbole.

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Après cela, « ils se sont aussitôt jetés dans les bras l’un de l’autre », écrit L’Intelligent et « alors qu’ils étaient encore enlacés », le président Ouattara a dit comme il était heureux de retrouver Laurent Gbagbo. L’ancien président, lui a retourné la politesse et s’est excusé pour son retard de 20 minutes.

L’importance des mots suivants

Et les mots qui suivent ont également toute leur importance. Sur le fond, lors de leur entretien, « l’ex-président » Laurent Gbagbo a invité son « ex-rival » à « libérer les prisonniers politiques », rapporte L’Infodrome. Oui, L’Infodrome écrit désormais « ex-rival », voilà un autre symbole. Avec cette rencontre au sommet, L’Inter le note également, « Ouattara et Ggagbo rétablissent la confiance ». Il est donc loin le temps où les deux hommes politiques se « regardaient en chien de faïence », « la guerre est un vieux souvenir », estime le journal indépendant.

Le souvenir des victimes et des proches

Or, les souvenirs des victimes et leurs proches, eux, sont toujours là. Certains donnent de la voix pour le rappeler. Issiaky Diaby, notamment, « a rué dans les brancards », souligne L’Inter. C’est le président du collectif des victimes en Côte d’Ivoire, et il a préféré tenir une cérémonie de recueillement au cimetière municipal de Williamsville, dans la commune d’Adjamé. Il voit cette rencontre au sommet comme un « épiphénomène », dit-il à L’Inter. « La réconciliation ne peut pas se résumer à la rencontre de deux citoyens », affirme-t-il. Issiaka Diaby souhaite que la question de l’indemnisation des victimes « soit de mise ».

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Le sort des victimes de cette crise interpelle d’ailleurs jusqu’au Sénégal. Là-bas, Walf estime que si les « deux vieux caïmans de la politique ivoirienne ont montré qu’ils ont fumé le calumet de la paix, la mort de trois mille Ivoiriens due à leur duel politique passe alors par pertes et profits. Laurent Gbagbo a été acquitté par la Cpi, après avoir croupi 10 ans en prison, de même que son ancien ministre, Charles Blé Goudé. Dans le camp du pouvoir, aucune poursuite judiciaire n’a été intentée contre un proche du président Alassane Ouattara. Donc, au finish, il n’y a aucun coupable désigné de cette crise de 2010-2011. Comme si tout était normal aux yeux de Ouattara et Gbagbo, déplore le journal sénégalais, alors que des familles de victimes pleurent toujours. » Conclusion de Walf : C’est donc visiblement cela aussi « le prix de la réconciliation », à savoir « le sacrifice » !

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