
Par Jos Tshiboss
La journée du 1er août est en réalité dédiée aux parents, vivants et morts en RDC. Aux morts l’avant-midi, aux vivants l’après-midi. Il ne s’agit donc pas que d’une journée des morts. Pourtant c’est l’appellation la plus répandue et qui explique la ruée vers les cimetières à cette date.
Le Sénégalais Birago Diop croyait dur comme fer que « ceux qui sont morts ne sont jamais partis » et que les « morts ne sont pas morts ». Peut-il encore le redire ? En tout cas, dans les cimetières congolais, nos morts n’existent plus, plusieurs tombes ont disparu. Les cimetières sont saturés au point que pour y enterrer, il faut défoncer une ancienne tombe et y déposer un autre corps. Un coup de grâce porté à des morts autrefois bénéficiaires du traditionnel respect à l’africaine.
Maman Hélène Misenga
Nos morts sont vraiment morts, victimes eux aussi de l’expansion des villes. Certains cimetières accueillent plus de vivants que de morts. Car, désormais nos morts reposent sous nos pieds. Ils ont perdu toute paix, envahis par les vivants qui ont choisi d’y ériger leurs habitations, comme si les cimetières étaient plus confortables.
Autant il est sauvage de vendre un cimetière ou d’y habiter alors qu’il reçoit encore des morts, autant c’est un crève-cœur ce qu’est devenu le parent aujourd’hui. Ce « dieu » devient l’ombre de lui-même. Il démissionne de ses responsabilités mais n’arrête pas de se reproduire.