Par la rédaction
« Nous ne nous sentons pas en sécurité »
Des sondages montrent que les soutiens de M. Hichilema ont augmenté à Lusaka – longtemps considérée un bastion du parti au pouvoir –, notamment en raison de la politique économique jugée décevante de M. Lungu. Mais à part une affiche ici et là, cette notion est bien peu visible.
« On ne veut pas d’un autre président, on veut Edgar Lungu », affirme d’ailleurs Lydia Mwansa, 35 ans, mère de sept enfants, qui vend des sacs à main au marché. Les vendeurs autour d’elle approuvent énergiquement : on doit à Lungu les routes, les écoles et les hôpitaux construits sous sa présidence depuis 2015. « Les gars du PF font beaucoup de choses, ils sont travailleurs », renchérit Justina Nsama, 42 ans, qui vend des bananes, pointant le visage imprimé de M. Lungu sur son tee-shirt blanc. « Il est fort et humble à l’égard du peuple », affirme-t-elle alors que des minibus frôlent bruyamment son étal.
« Laissons le peuple zambien décider qui le dirigera », a déclaré « HH » à la veille du scrutin, réitérant ses promesses de redresser l’économie et appelant la commission électorale à garantir un scrutin « libre et équitable ». Edgar Lungu s’est dit certain d’obtenir 500 000 voix de plus que son rival car « les gens me connaissent maintenant ».
Rappelons que la hausse du coût de la vie a érodé la base de soutien du président sortant, selon les sondages, et l’élection pourrait être plus serrée qu’en 2016, quand Hakainde Hichilema, surnommé « HH », avait perdu d’un peu plus de 100 000 voix.
Des tensions ont éclaté à l’approche du vote, avec des violences sporadiques entre partisans du Front patriotique (PF) au pouvoir et ceux du Parti uni pour le développement national (UPND) de « HH », poussant Edgar Lungu à déployer l’armée. L’opposition a dénoncé ce geste sans précédent en le qualifiant de tactique d’intimidation, ce que le PF dément.