
By Nadine P.
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo fournit des efforts appréciables pour lutter contre le fléau de mariage forcé, d’une part, par la ratification des conventions internationales et régionales y relatives et, d’autre part, l’adoption des lois appropriées.
Cependant, en milieu rural, surtout dans le grand Kasai et dans la province du Kwilu, chez le peuples voisins, Yansi et Mbun, le phénomène KINTWIDI, mieux la pratique coutumière et culturelle de mariage forcé et précoce, est encore et toujours d’actualité et le taux des mariages forcés et précoces est élevé.
En effet, toute fille née d’une mère Yansi ou Mbun, en commençant par la première fille née de la famille, doit épouser son grand-père ou un autre membre de la famille de son grand père (chez les Mbun) et son oncle maternel (chez les Yansi). C’est ça la loi imposée par le phénomène traditionnel Coutumier et culturel appelée par les deux peuples “KINTWIDI”.
À ce sujet, l’étude menée par UNPFA sur le phénomène mariage précoce (forcé), montre que la prévalence du mariage forcé entre 2007 et 2013-2014 a augmenté dans six provinces, en particulier dans le grand Bandundu (le Kwilu en tête) avec un croissement de 7,5 points.
Quelles en sont les causes ?
La léthargie des autorités politiques et juridiques chargées de réprimer l’infraction de mariage forcé et la difficulté du gouvernement de faire évoluer le comportement des habitants en milieu rural sont de nature à donner aux autorités coutumières et aux usages le privilège et la chance de favoriser ce genre de Pratique.
Les croyances fétichistes superstitieuses et la situation socio-économique des femmes et jeunes filles en Afrique seraient les facteurs prépondérants à la base de ce phénomène déplorable.
Comme l’indique le Lieutenant-colonel MUTATA LUBA, dans son étude sur la protection de la sexualité responsable, étude basée sur la loi de 2006 Portant sur les violences sexuelles et sur la loi de 2009 portant protection de l’enfant, publiée aux éditions du service de documentation et d’études du ministère de la justice et garde seaux, à Kinshasa en 2009, le législateur Congolais semble sauvegarder la primauté de l’ordre de la famille et surtout de relations spécifiques, claniques et coutumières, ainsi le conseil de famille.
Dans le même ordre d’idées, Jean-Pierre KIFWALA TEKILAZAYA dans son ouvrage sur le Droit civil : les personnes, les incapacités et la famille (2009) note que dans les coutumes traditionnelles, il a existé ou il existe encore des mariages forcés, pourtant le code de la famille fait de la liberté de se marier ou de ne pas se marier une liberté fondamentale. En effet, les us et coutumes ou certaines pratiques peuvent être l’une des causes des mariages forcés.
À ces us et coutumes s’ajoutent les croyances Superstitieuses, alors que
Le mariage forcé constitue une violation des droits de l’homme privant les filles de leur liberté de mariage et leur développement social.
Le Gouvernement se doit de renforcer les textes juridiques sur la lutte contre le mariage forcé et précoce, ainsi que les stratégies de sensibilisation et de lutte contre ce phénomène.