Par la rédaction
Diplômée d’Etat en coupe et couture, Ceo de la fondation « Sauvons la femme », chargée de Marketing de l’entreprise ELS SARL, Détentrice d’un diplôme de licence en Journalisme Politique Extérieure de l’IFASIC, Raicha Wembo est une jeune femme de 29 ans, prodige de kinshasa, qui n’a cessé jusque-là de se battre bec et onglets contre toutes tentatives de monnayage de dignité féminine, depuis son tout jeune âge, voire même après le décès de son regretté père. Après plusieurs essais de demande d’embauche dans quelques entreprises du pays, à ce jour, elle réussit à imprimer sa propre touche dans le Marketing des produits et services de l’entreprise où elle a déjà passé deux ans. Son parcours épineux, sa carrière professionnelle font l’objet de cette interview que Lintervieweur.cd vous dit tout dans les lignes qui suivent :
Bonjour madame !
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Wembo Raicha, je suis une femme qui travaille dans l’entreprise ELS SARL, j’ai 29 ans, je suis dans le domaine alimentaire et cosmétique, je suis Executive de Campagne du Marketing; dans la partie projection dans l’entreprise pour laquelle je travaille et j’habite Lingwala.
Quel est votre parcours académique ?
Voilà ! alors, je suis licenciée de l’IFASIC depuis 2015, j’ai fait le journalisme politique extérieure.
De l’IFASIC, la vie professionnelle m’a beaucoup plus donnée des opportunités du côté Marketing dans lequel j’ai vraiment évolué depuis 2015, j’ai travaillé comme chargée de Marketing dans deux entreprises mais aussi comme agent commercial, Parceque j’ai commencé à travailler comme agent commercial (Agent terrain), à vendre des fruits et légumes dans une entreprise où j’étais payée pendant trois mois à campagne, je faisais du porte à porte.
En dehors de cette vente, toujours dans mon parcours professionnel, Marketing terrain, j’ai eu encore à travailler dans une entreprise d’enregistrement des demandeurs d’emplois, évidemment avec l’objectif de Targette et je dirai que toutes ces expériences que j’ai acquises pendant tout ce temps, parce-que j’ai commencé à chercher du travail depuis 2012, lorsque mon père est décédé, il fallait que je puisse trouver quelque chose qui puisse m’aider à subvenir à mes besoins, à mes études…
J’ai vraiment pas exercé dans le journalisme comme je le voulais en tout cas à l’Université et Dieu merci, il y’a deux ans j’ai reçu une offre qui était de venir déposer mon CV à l’entreprise pour laquelle je travaille maintenant, je suis venue avec mon CV chargé d’un parcours de Marketeuse de terrain, qui consistait à vendre…, avoir mal au dos et tout…
Et Dieu merci, grâce à ces difficultés rencontrées, grâce à ce parcours de Marketing de terrain, j’ai eu des postes pour lesquels j’assume dignement jusqu’à présent.
Qu’avez-vous d’autres comme activités à part votre travail de Marketeuse à ELS SARL ?
Quelle projection faites-vous sur les années à venir ?
En parlant des femmes battantes, est-ce que l’affaire Dubaï Porta Potty ne vous affecte pas ?
Bon, parlant de l’affaire Dubaï Porta Potty, c’est vraiment triste parce-que, quand vous êtes une femme, vous êtes belle, que vous le voulez ou pas, vous aurez toujours des hommes qui vous courent après, c’est tout à fin normal.
Mais il vous revient à vous de pouvoir faire un choix.
Et même dans la vie professionnelle, ce n’est pas facile.
Je suis une femme, je dirige les hommes plus âgés que moi, qui sont mariés, moi je suis célibataire, qui ont de grandes responsabilités.
Je dis toujours que le leadership féminin ça s’arrache.
Nous sommes en 2022, certes, mais il y’a toujours des hommes qui ont la conception d’une femme qui est nécessairement à la maison.
Pour revenir un peu sur l’affaire Dubaï, ce qui tue beaucoup de filles, c’est la facilité, on a toutes le choix.
Par exemple, au lieu de travailler, aller vendre des produits en cours de route comme je le faisais, je pouvais me trouver un papa, parmi ceux qui me couraient après à l’époque, qui me devait facilement 50 dollars par semaine, qui payerait mes études…
Je ne manquais pas ce genre de propositions ou me mettre dans un mariage parmi les propositions que j’avais !
J’ai refusé !
Je me suis dit, je dois me réaliser en tant que femme, être en mesure de pouvoir me payer les premiers luxes que j’aimerais bien qu’on les paie pour moi.
Donc, on a toujours le choix, soit on accepte la facilité, soit on se bat pour ce qu’on veut.
Et moi je me dis souvent, mieux vaut se battre et obtenir les choses par la grâce de Dieu avec dignité.
Vos nombreuses décentes à Pakadjuma ne vous indexent pas une idée de vous lancer en politique ?
Non, non ! Personnellement, je déteste la politique, mon père faisait la politique et partant des déceptions que j’ai pu voir mon père accumulé, en tout cas je déteste la politique.
Et moi, le plus souvent quand je vais à Pakadjuma, le message que je leur apporte c’est : « Ne suivez pas ce qui sévit dans nos sociétés, vous valez mieux que ça ».
Votre mot de la fin ?
Bon, mon mot de la fin c’est que, comme je le dis toujours, nous avons beaucoup de problèmes dans la vie, beaucoup de soucis mais il faut savoir se focaliser sur ce qui marche.
Les parties des choses qui marchent, c’est ce qu’il faut, la vie n’est pas facile.
Moi personnellement, je n’ai pas eu une vie facile ou encore jusque-là tout ce que j’ai obtenu c’est en toutes difficultés, après beaucoup d’embûches, après beaucoup d’épreuves mais il ne faut vraiment pas lâcher, même Dieu, il n’aime pas le lâche.
Donc, comme vous êtes vivants, vous êtes déjà là, en langage populaire, « On est déjà né ». Que Dieu m’épargne de la suite.
Propos recueillis par Joseph Tshibanda