La résurgence de la guerre à l’est de la République Démocratique du Congo continue de faire des victimes dans les rangs des Congolais d’origine rwandaise, accusés à tort d’être complices du M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda. Cette crise, marquée par des agressions et des représailles, expose particulièrement les Hutus et Tutsis congolais à des actes de stigmatisation, de menaces et d’arrestations arbitraires.

Parmi ces victimes, le cas de BARUME NABINTU Francine illustre la gravité de la situation. Ancienne épouse d’un magistrat et nièce de Bertrand Bisimwa, chef du M23, BARUME NABINTU Francine a été contrainte de fuir le pays avec ses cinq enfants. Accusée d’être une espionne, elle subissait des pressions croissantes, alimentées par son lien de parenté avec le chef rebelle.

Une fuite forcée

Selon une source familiale ayant requis l’anonymat, BARUME NABINTU Francine a dû quitter la RDC pour une destination inconnue afin de protéger sa vie et celle de ses enfants. Les accusations portées contre elle, bien que dénuées de preuves, ont alimenté un climat de haine à son égard. La même source rapporte que d’autres membres de sa famille ont également été contraints de fuir leur milieu naturel pour éviter des représailles similaires.

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Stigmatisation généralisée

Les Hutus et Tutsis congolais sont de plus en plus victimes d’attaques et de discriminations, uniquement en raison de leurs origines rwandophones. À Minova, Rutshuru, Nyirangongo et d’autres zones touchées par les attaques du M23, ces communautés sont régulièrement accusées de complicité avec les rebelles.

Dans certains cas, les stigmatisations se traduisent par des arrestations arbitraires. Des personnalités comme Gahiga Genetose, Turwendwa Nabintu Rose et Hodari Rwazida ont été arrêtées par les services secrets congolais. À ce jour, leurs proches ignorent où ils sont détenus ou s’ils sont encore en vie.
À Kinshasa et dans d’autres grandes villes du pays, cette stigmatisation a des conséquences dramatiques sur le quotidien de ces populations. Elles sont contraintes de vivre dans la peur, de se méfier de leurs voisins et de leurs amis. De nombreuses familles ont été dispersées, des biens perdus et des vies brisées.

Appel à la protection des Congolais rwandophones

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Emanuel Kanaba Amisi explique : « C’est à tort qu’on colle l’identité rwandaise à ces Hutus et Tutsis congolais. Tout rwandophone n’est pas un rebelle ou un complice du M23. » Il appelle les autorités congolaises à garantir la sécurité de ces populations et à cesser les amalgames qui mettent leur vie en danger.

Un climat de tensions inquiétant

Le cas de BARUME NABINTU Francine et de nombreuses autres victimes montre à quel point la crise dépasse le cadre militaire. Les discriminations ethniques et les violences ciblées menacent l’unité nationale et exposent des innocents à des souffrances inutiles.

Pour de nombreux observateurs, il est impératif que les autorités congolaises prennent des mesures immédiates pour protéger toutes les communautés, indépendamment de leurs origines ethniques, et promouvoir un climat de paix et de réconciliation.

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