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Comment justifier que les princes de l’Église pensent se retrouver côte à côte avec des représentants du régime de Kigali, des Forces de défense rwandaises (RDF) et des acteurs ayant un passif lourdement documenté, responsables de millions de morts en RDC ?
En agissant ainsi, même seulement en y pensant, ces deux Églises commettent une erreur gravissime : elles placent l’agresseur et l’agressé sur un même pied d’égalité. Cette démarche, à la fois ubuesque et illisible, trahit un manque criant de discernement et de sens des responsabilités.

Dans un contexte aussi sensible, il est inacceptable que des institutions religieuses, censées être des guides moraux et spirituels, choisissent de s’aligner sur des positions qui semblent absoudre les bourreaux tout en humiliant les victimes. Là où nous attendions une initiative missionnaire visant à appuyer les efforts du gouvernement pour rétablir la paix, nous voyons émerger un projet qui brouille les lignes et légitime implicitement l’agression.

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Le parallèle avec la guerre en Ukraine est frappant. Peut-on imaginer les Églises ukrainiennes engager un dialogue qui placerait Moscou et Kiev sur un pied d’égalité ? Non, car elles savent que cela reviendrait à trahir leur nation. En RDC, cependant, nous assistons à une démarche qui renie la légitimité des efforts diplomatiques, militaires et humanitaires du gouvernement pour défendre l’intégrité territoriale et protéger les populations.

Un rappel des faits et des priorités
1. Le rôle du gouvernement : Face à l’agression et à l’insécurité, le gouvernement congolais déploie des efforts importants sur trois fronts : militaire, diplomatique et humanitaire. Ces actions visent à repousser l’agresseur, à obtenir un soutien international et à fournir une assistance aux populations déplacées. Ces efforts ne peuvent être minimisés ni considérés comme insuffisants.
2. Le caractère laïc de l’État : La RDC est un État laïc, où les institutions religieuses n’ont pas vocation à s’imposer comme des alternatives à l’action gouvernementale. Leur rôle devrait se limiter à un soutien moral et spirituel, dans le respect des principes de neutralité et de coopération avec les autorités.
3. Une action concertée nécessaire : Toute initiative des Églises devrait s’inscrire en appui aux actions du gouvernement. Une approche unilatérale risque non seulement de fragiliser les efforts en cours, mais aussi de brouiller les messages politiques et diplomatiques.
4. Rejet des accusations de limites : Les affirmations selon lesquelles la diplomatie ou l’armée auraient atteint leurs limites sont erronées. Ces deux églises doivent cesser de se donner le rôle de maître du temps et correcteur des horloges. Le gouvernement, sous la direction du Président Félix Tshisekedi, reste fermement engagé à ne jamais signer de compromis avec l’agresseur, notamment le M23.

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Une désolidarisation claire et ferme

Je tiens à me désolidariser totalement de cette démarche des Églises catholique et protestante, qui, sous couvert de promouvoir la paix, légitiment implicitement les actions des bourreaux et minimisent les souffrances des victimes.
La paix est une quête noble, et j’ai été le premier à rencontrer monseigneur Nshole sur cette question et de ce que l’on s’est dit à ce que je perçois aujourd’hui, il y a un grand écart.
La paix ne peut être obtenue au prix de l’humiliation des victimes et de l’absolution des bourreaux.

Le gouvernement congolais, sous la direction du Président Félix Tshisekedi, reste le seul acteur légitime pour diriger les efforts de paix, dans le respect de l’intégrité territoriale et des intérêts du peuple.
Les Églises feraient bien de se positionner comme partenaires de ces efforts, plutôt que comme initiatrices d’une démarche hasardeuse et mal avisée.

La RDC mérite des initiatives alignées sur sa souveraineté et son droit à la justice, et non des projets qui renforcent les agresseurs tout en affaiblissant la dignité nationale.

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