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Monsieur le Conseiller Spécial en matière de sécurité, Mesdames et Messieurs !

Nous tirons les leçons du passé : les erreurs répétées, les pactes non tenus, les dialogues sans lendemain. Nous voulons éviter de rejouer ce même scénario. C’est pourquoi nous saluons l’initiative de ces consultations. Mais nous tenons à poser trois exigences et deux questions majeures.

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Nos exigences :

  1. Reconnaître la jeunesse comme une composante à part entière du processus, au même titre que l’Union sacrée, l’opposition non armée ou la société civile.
  2. Impliquer les jeunes dans les mécanismes de suivi des résolutions issues de ces consultations, afin de garantir leur mise en œuvre effective.
  3. Faire de cette génération une force de propositions, avec un droit de regard sur les choix stratégiques qui détermineront l’avenir de notre pays.

Nos questions :

  1. Quelle est la différence réelle entre ces consultations et le pacte républicain proposé récemment par les confessions religieuses, notamment les catholiques et les protestants ? Y a-t-il une convergence ou une compétition de légitimité ?
  2. Comment le gouvernement entend-il répondre aux réticences exprimées par une partie de l’opposition face à ces consultations, surtout si l’objectif est de mettre en place un gouvernement de décrispation ? Quels mécanismes de confiance sont envisagés ?
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Réponses 1 :

Le Pacte social pour la Paix et le Bien-vivre Ensemble, porté par les Églises catholique et protestante.

Les consultations politiques lancées par le Chef de l’État à travers son conseiller spécial.

Analyse comparative (résumée)
Le pacte religieux se distingue par sa portée sociale, diplomatique et morale. Il s’appuie sur un ancrage communautaire profond et une capacité de médiation reconnue à l’échelle régionale (notamment auprès des présidents des pays voisins impliqués ou influents). En revanche, les consultations présidentielles ont une visée institutionnelle et politique plus restreinte, concentrée sur les forces politiques internes.

Enjeux stratégiques

Le pacte social religieux offre une plateforme crédible pour une paix durable, grâce à son approche inclusive, sa légitimité morale et sa capacité à fédérer au-delà des clivages politiques.

Les consultations présidentielles, bien que légitimes dans le cadre républicain, risquent d’être perçues comme une opération de consolidation du pouvoir plutôt qu’un réel moteur de transformation nationale.

Recommandations

  1. Reconnaissance officielle du pacte religieux par les institutions nationales comme levier de paix complémentaire.
  2. Création d’un cadre de convergence entre les Églises et les pouvoirs publics, afin d’unifier les efforts pour la paix.
  3. Appui diplomatique à l’initiative religieuse au sein de l’Union Africaine et des Nations Unies pour élargir son impact.
  4. Communication stratégique pour souligner que la solution aux problèmes congolais exige une synergie entre les forces morales, sociales et politiques du pays.
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Réponses 2 :

  1. Garantir l’indépendance du processus des consultations.

Problème : L’opposition redoute une récupération politique au profit du pouvoir en place.
Solution :

Mettre en place un comité de facilitation neutre, composé de représentants des confessions religieuses, de la société civile, et éventuellement de partenaires internationaux (UA, CIRGL, SADC) pour répondre aux préoccupations du prélat.

Donner à ce comité le pouvoir de veiller à la transparence des discussions et à l’équilibre dans la représentation.

  1. Acter des engagements concrets avant la formation du gouvernement

Problème : Méfiance face à des promesses non tenues lors des précédents dialogues depuis 1960.
Solution :

Signer un protocole d’accord préalable, où chaque partie (pouvoir, opposition, société civile, jeunesse) inscrit noir sur blanc ses engagements.

Inclure des mesures immédiates de décrispation : libération de prisonniers politiques, levée de certaines censures médiatiques, réhabilitation de figures injustement écartées, etc.

  1. Offrir des garanties institutionnelles pour la suite

Problème : Crainte que les résolutions ne soient pas appliquées.
Solution :

Créer un mécanisme indépendant de suivi et d’évaluation, avec un calendrier clair, un budget défini, et des rapports publics.

Assurer une représentation équilibrée de toutes les forces politiques dans ce mécanisme, y compris les jeunes et la diaspora.

  1. Instaurer un climat de confiance par des gestes politiques forts

Problème : Blocage psychologique et absence de bonne foi perçue.
Solution :

Le Président ou son représentant pourrait initier des rencontres bilatérales avec les leaders clés de l’opposition, dans un cadre discret mais respectueux.

Organiser des consultations locales et décentralisées, pour montrer que le processus est réellement national, pas élitiste ni confiné à Kinshasa.

  1. Inclure des thématiques prioritaires proposées par l’opposition
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Problème : L’opposition estime que ses préoccupations ne sont jamais prises en compte.
Solution :

Intégrer dans l’agenda des consultations des sujets comme :

L’audit de la CENI et des institutions de contrôle

Le processus électoral futur

La réforme de la justice et de l’armée

La protection des droits fondamentaux.

Conclusion

La clé de la réussite de ces consultations, c’est la confiance. Or, la confiance ne se décrète pas : elle se construit, se démontre, se prouve. Et cela commence par des gestes concrets, des garanties solides, et une écoute sincère.

Si ces conditions sont réunies, alors même les opposants les plus critiques pourront reconnaître dans ces consultations une réelle opportunité pour un nouveau départ républicain.

Pour nous jeunes, nous ne voulons plus être de simples spectateurs ou figurants. Nous voulons être des bâtisseurs du nouveau contrat républicain, avec un vrai siège à la table des décisions. L’avenir ne peut pas se construire sans sa jeunesse or les jeunes présents dans les institutions servent des intérêts tiers que ne vont souvent pas dans le sens de la vision prononcée du Chef de l’Etat.

C’est ensemble, dans la transparence, que nous éviterons les erreurs d’hier et construirons le Congo de demain.

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