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Kinshasa, le 9 avril 2025

À l’attention particulière de Son Excellence Monsieur le Ministre d’État, Ministre de la Justice

Excellence,

C’est avec une indignation froide et une gravité assumée que je viens porter à votre attention *des faits d’une portée particulièrement choquante, mettant en cause Mgr Fulgence Muteba, président de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO). Ce dernier, dans une interview accordée au journaliste Stanys Bujakera depuis les États-Unis, a publiquement reconnu avoir reçu des fonds du Rwanda pour financer les déplacements internationaux des évêques de la CENCO et de l’ECC, dans le cadre d’un projet présenté sous couvert de “paix”.

Or, nul n’ignore que le Rwanda a été désigné par notre gouvernement, preuves à l’appui, comme agresseur de la République Démocratique du Congo. Il serait inconcevable, en plein conflit, qu’un évêque ukrainien admette avoir accepté de l’argent russe pour un projet de paix — il serait immédiatement interpellé. De même, jamais un religieux rwandais n’oserait publiquement déclarer avoir reçu des fonds de la RDC pour mener une mission quelconque, sans déclencher une tempête diplomatique et judiciaire.

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Ce que Mgr Muteba a fait dépasse la simple erreur de jugement. Il s’agit d’un acte de haute trahison, un affront à la mémoire de nos soldats tombés, une gifle à notre souveraineté, et une insulte au peuple congolais tout entier.

Infractions commises :
1. Haute trahison : L’article 183 du Code pénal congolais dispose que « quiconque entretient des intelligences avec une puissance étrangère en vue de la favoriser au détriment de la nation » est coupable de trahison. L’acceptation de fonds d’un État ennemi constitue une matérialisation claire de cette infraction.
2. Intelligence avec l’ennemi: L’article 184 du même code criminalise le fait de fournir une aide, directe ou indirecte, à une puissance ennemie. L’initiative de Mgr Muteba et de ses partenaires s’inscrit pleinement dans ce cadre.

Préjudices causés :
• Atteinte à la souveraineté nationale : Cette collaboration avec l’agresseur affaiblit la position diplomatique et morale de l’État congolais.
• Compromission de la sécurité nationale : Derrière cette initiative prétendument pacifique peut se cacher un projet de légitimation de l’agression ou d’infiltration idéologique. Et il faudrait que monseigneur nous dise qu’est ce qui a été par lui et ses pairs, donné au Rwanda en contre partie.
• Trahison de la confiance publique : Le clergé est censé représenter la morale et l’éthique. L’acte de Mgr Muteba entache cette image de manière durable.

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Requêtes :

Nous sollicitons respectueusement mais fermement que le Ministère de la Justice prenne les mesures suivantes :
1. L’ouverture d’une enquête judiciaire contre Mgr Fulgence Muteba et tous les membres de la CENCO et de l’ECC impliqués dans cette affaire.
2. La suspension immédiate de toutes les activités internationales de la CENCO et de l’ECC financées par des fonds extérieurs jusqu’à clarification complète.
3. Des poursuites exemplaires pour réaffirmer que l’intérêt national prime sur toute forme de compromission, quelle qu’en soit l’origine ou le statut du contrevenant.

  1. Que le ministère des affaires étrangères de la République démocratique du Congo adresse au Vatican une plainte contre ces évêques qui finalement considèrent la RDC comme un non état, insultant par la même occasion le peuple congolais qui a rendu légal et légitime ses institutions que eux minimisent, bafouent, désacralisent, insultent et jettent en pâture.

Conclusion :

Excellence, la République Démocratique du Congo est en guerre. Ce n’est pas le moment de laisser l’ambiguïté prospérer, encore moins quand elle vient de figures censées incarner la conscience morale de la nation. Il est temps que la justice se saisisse de ce dossier avec la rigueur et le courage que la situation impose.

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Je vous remercie pour votre attention et vous prie d’agréer, Excellence, l’expression de ma considération.

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