
Après que le conseiller spécial en matière de sécurité du Chef de l’État, Eberande Kolongele ait achevé sa mission de consulter toutes les classes politiques congolaises en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale mardi 8 Avril 2025, Yves Houssin Makela a au cours d’une interview dévoilé une série de propositions “thérapie”, pour remédier aux maux qui affaiblissent les institutions légitimement établies en RDC.
Monsieur Yves Houssin Makela, vous avez récemment soumis un document de propositions dans le cadre des consultations présidentielles.
Quel est l’objectif principal de votre démarche ?
Mon objectif est clair : contribuer à la refondation de l’État congolais. Le contexte actuel exige bien plus que de simples ajustements administratifs. Il faut reconstruire une gouvernance capable de protéger notre souveraineté, d’unir le pays, et de garantir des résultats tangibles au peuple congolais. Ce travail est donc une réponse à l’appel du Chef de l’État pour un gouvernement d’unité nationale fort, réaliste et patriote.
Vous proposez une réduction du nombre de ministères de 44 à 30. Pourquoi cette rationalisation ?
En réalité il y en a 54 en prenant en compte les vices ministres, j’ai dû dans ma réflexion les écarter pour renforcer les administrations respectives, sinon c’est parce que l’efficacité ne se mesure pas au nombre, mais à la cohérence. Regrouper certains portefeuilles permet de briser les silos bureaucratiques, de réduire les coûts et de renforcer la coordination stratégique. Chaque ministère proposé a une mission claire, un objectif mesurable et une légitimité dans l’architecture institutionnelle.
Vous avez aussi suggéré la création de nouveaux ministères. N’est-ce pas paradoxal avec la volonté de réduire leur nombre ?
Pas du tout. Les nouveaux ministères que je propose répondent à des défis structurants ignorés par les configurations actuelles. Par exemple, un Ministère de la Gouvernance et Lutte contre la corruption est essentiel pour restaurer la confiance. Un Ministère de la Diaspora et Mobilisation nationale permet d’impliquer les Congolais de l’extérieur dans le développement. C’est une rationalisation intelligente, pas un simple écrémage.
Votre document insiste aussi sur la répartition des postes. Quelle est votre logique derrière les chiffres proposés ?
Nous avons opté pour une répartition inclusive et équilibrée : par origine géographique, par genre, et surtout en mettant un accent fort sur la jeunesse. Sur les 30 postes, 18 reviennent à des jeunes. C’est un signal fort pour dire que la nouvelle gouvernance ne se construira pas sans eux. C’est aussi une réponse directe aux frustrations exprimées par la population.
Et concernant les critères de sélection des ministres ?
Là aussi, nous avons été rigoureux. Chaque ministère a ses critères de compétence : formation, expérience, et parfois intégrité. Finie l’époque des nominations de complaisance. Le Congo ne peut plus se permettre des ministres décoratifs. Ce travail est un appel à la méritocratie responsable.
En quoi votre proposition s’inscrit-elle dans la dynamique sécuritaire actuelle du pays ?
Parce que la sécurité n’est pas que militaire, elle est aussi institutionnelle. Une mauvaise gouvernance nourrit les conflits. En mettant de l’ordre, en clarifiant les rôles, et en recentrant l’action publique sur les résultats, on combat aussi les racines de l’instabilité. Mon échange avec le Conseiller Spécial en matière de sécurité s’inscrit dans cette vision globale.
Un mot pour conclure ?
Ce que je propose n’est pas une utopie.
C’est un plan, réalisable, mesurable, ancré dans les réalités de notre pays.
L’histoire nous regarde, et le Congo mérite une gouvernance digne de son peuple.
Il est temps de transformer la colère en vision, et la vision en action.
“ LES PROPOSITIONS ”








