Par la rédaction
Avocat, activiste des droits humains, chercheur, écrivain, parolier et slameur, Albert Kokolomami Odimba nous annonce la sortie de son tout premier essai « Des toges préjudiciables aux justiciables » ce 24 juin 2022 à Kinshasa, Kisangani, Bukavu, Bunia et dans bien d’autres villes de la planète.
Rédigé avec une touche particulièrement élégante, cet ouvrage laissera sans voix de milliers de lecteurs congolais, comme l’annonce son auteur.
Engagé dans la promotion de l’accès à la justice et l’amélioration de la gouvernance, l’homme à la toge noire s’est confié en toute modestie à la rédaction de Lintervieweur.cd pour encenser la scientificité du livre » Des préjudiciables aux justifiables « .
Bonjour Monsieur Albert Kokolomami !
Bonjour !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? (votre parcours, profession, vie de famille…)
Je suis Albert Kokolomami Odimba, Albako pour les intimes, marié et père d’une très jolie fille, la Lune, ma première lectrice. Licencié en droit de l’Université de Kisangani depuis 2015, j’ai prêté serment en 2017 comme Avocat au Barreau de Kisangani et je travaille avec iPeace, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour une paix durable dans la région des grands lacs à travers l’éducation aux droits humains et à la bonne gouvernance. Depuis 2019, je suis engagé dans la promotion de l’accès à la justice, la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre, l’amélioration de la gouvernance et la stabilité dans la région. Il y a beaucoup d’autres choses à dire mais je pense que j’ai donné l’essentiel.
Peut-on avoir une idée sur votre tout premier ouvrage Des toges préjudiciables aux justifiables ? De quoi s’agit-il exactement ?
J’ai eu l’idée d’écrire cet essai dès mon premier jour de travail en tant qu’avocat. Après la cérémonie à la cour d’Appel, j’ai passé toute ma nuit à réfléchir, à chercher à comprendre le sens du serment que je venais de prêter. Le matin au palais de justice, j’ai assisté aux premières joutes, aux premières manœuvres dilatoires des avocats, aux premières colères des juges et à la sortie de la salle, je me suis dit que j’allais avoir des choses à raconter. Le titre « Des toges préjudiciables aux justiciables » est la conclusion que j’ai tirée de ce que j’ai vu et entendu ce jour-là. Au fil du temps, des nombreux scandales que d’aucuns déplorent m’ont convaincu que je ne m’étais pas trompé. Il s’agit dans ce livre qui, il faut le préciser, n’est pas un livre de droit, de dénoncer les maux qui enlaidissent et rabougrissent notre justice et que l’on a malheureusement décidé de taire. Au-delà du fait de dénoncer, je propose des réformes qui peuvent apporter des solutions durables aux nombreux problèmes qui entravent la machine judiciaire.
C’est quoi le message phare de cette œuvre de l’esprit ?
Ce livre comporte plusieurs messages que j’adresse à des destinataires différents. Les justiciables, les étudiants en droits et leurs enseignants, les acteurs de justice et les décideurs ont tous quelque chose qui les concerne particulièrement. Mais le gros de tout ça est dans le sous-titre du livre : Ce qui sclérose et rend chimérique l’état de droit en RDC. Sans une justice indépendante et impartiale, l’état de droit n’est pas possible en RDC. Il ne va rester qu’un rêve comme il l’est actuellement.
Quelle durée avez-vous pris pour la rédaction de celui-ci ?
J’ai commencé ce livre en novembre 2017 et je l’ai fini en juin 2022. Comme je ne suis pas assez fort en mathématiques, vous pouvez m’aider à dire combien de temps j’ai mis à l’écrire.
D’après vous, quelle serait la partie la plus riche et convoitée par vous-même dans votre ouvrage ?
Sincèrement, tout est riche dans ce livre. Je n’ai pas de préférence. De la première à la dernière page, j’ai donné ce que j’ai de meilleur. Ce livre est, comme je le dis à mes amis, mon acte de naissance en tant qu’écrivain. Si je ne le réussis pas, c’est ma carrière d’écrivain que je rate. Pessoa disait, « l’art consiste à faire éprouver aux autres ce que nous éprouvons, à les libérer d’eux-mêmes, en leur proposant notre personnalité comme libération particulière ». J’ouvre une parenthèse pour dire que dans ce livre c’est aussi la fête de la littérature, la fête des mots, la fête de tout ce qui rend fou et qui oblige non seulement de lire mon livre à haute voix pour transmettre à son entourage la volupté qu’il procure, mais aussi de le prêter à ceux qu’on aime. Chaque chapitre de ce livre a sa magie. Le dernier chapitre s’intitule « au procès d’une mère ». Je parle du procès qui opposera une mère (la RDC) à ses enfants en toge. C’est une fiction. Quand je relis ce chapitre, j’ai la chair de poule. Il me pousse à tout donner, à prendre tous les risques pour mon pays, à m’engager dans le combat contre tous les maux qu’on lui impose pour éviter de me retrouver ce jour-là de l’autre côté de la barre face à notre mère, la RDC. Le premier chapitre s’intitule « je suis avocat ». C’est le chapitre que tout étudiant en droit devrait lire pour avoir une idée beaucoup plus nette de ce monde. Quand je le relis et que je vois que je parle de la lecture, de l’adversité, de la liberté de parole de l’avocat, je me dis que je peux tout refuser de lire sauf ce chapitre. Je viens de vous parler du premier et du dernier chapitre. Il y en a encore trois dont les titres séduisent plus que même le titre du livre. C’est incroyable. Me demander de vous dire la partie la plus riche de ce livre, c’est comme me demander de choisir entre Modrić et Kroos ou entre Xavi et Iniesta. Je parie que même mes lecteurs auront du mal à le faire.
Quels sont les points de vente officiels où l’on peut facilement retrouver cet ouvrage ?
Le livre sera disponible à Kinshasa, à Kisangani, à Goma, à Bukavu et à Bunia le 24 juin. A Kinshasa, il sera vendu au siège des éditions du Pangolin. Dans d’autres villes, les adresses seront communiquées incessamment. En attendant, tout le monde peut me contacter via Facebook (@AlbertkKokolomamiAlbako) et Twitter (@albako19).
Quel serait votre dernier mot à adresser à vos lecteurs à travers le monde ?
Ce livre à double facette est pour moi comme une rose. Sa facette satirique constitue ses épines qui feraient mal à la toge lambda qui se sentirait ciblée et qui pourrait changer pour le mieux, tandis que sa facette dithyrambique est sa corolle dont je dédie un pétale en tirant mon chapeau à chaque magistrat, à chaque avocat, à chaque défenseur judiciaire qui remplit ses fonctions dans le respect de son serment ainsi qu’à chaque professeur de droit qui enseigne, publie et propose des réformes avec le patriotisme, les valeurs républicaines et l’intégrité comme carburant.
Cet extrait à lire dans le livre est mon dernier mot.
Merci d’avoir répondu à nos questions !
Je vous en prie !
Propos recueillis par Joseph Tshibanda